CITIUS - ALTIUS - FORTIUS
04/07 - 15/09
vernissage jeudi 04/07 à partir de 18h
La recherche de Thomas Tudoux
prend de multiples formes (dessin, vidéo, texte, sculpture, installation...) et explore essentiellement notre rapport au travail et à l’hyperactivité telle qu’elle se manifeste dans le monde de
l’entreprise, le système éducatif, dans l’espace urbain, ou à travers des fictions.
L'exposition à L'Atelier de la Gare tire son nom de la formule latine devise des jeux olympiques CITIUS – ALTIUS –
FORTIUS (plus vite – plus haut – plus fort). Cette devise est inscrite fièrement au drapeau d’une civilisation que l’artiste nous permet d’appréhender à partir d’un rassemblement d’œuvres
hétéroclites. Au fil de ses travaux, Thomas Tudoux nous amène à la découverte d’une cité bâtie sur les valeurs olympiques, une utopie où Redbull serait une divinité majeure et les circuits de
Formule 1 ses temples. Cette civilisation voit le triomphe de l’efficacité et fait de l’existence une performance vidéoludique, mesurée, évaluée, classée. Bien que les formes données aux
représentations de cette société soient empruntées à l’histoire de l’art, la référence à la culture populaire contemporaine y est évidente, que ce soit avec ses taureaux rouges, ses musiques de
jeux-vidéos, ses personnages tout droits tirés de comics ou de mangas, ou ses circuits et drapeaux de courses automobiles. Résulte de ce dialogue, entre une forme muséale et les références avec
notre monde actuel, une série d’œuvres qui constituent les vestiges d'une utopie hypermoderne : la cité Chronophage.
Coproduction l'Atelier de la Gare / Ville de Rennes avec le partenariat de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers d'Angers. Projet réalisé avec le soutien et la collaboration de Julien Gainche et Blandine Tuffier.
DE EFFICACIATATIS VICTORIA
Graphite sur papier, présenté sous vitrine / 65 x 50 cm / 2012 / Production ACC Weimar & Halle 14 Leipzig
Loin de la culture humaniste qui inspire le motif, l’allégorie est ici tirée d’une publicité de boisson énergisante qui érige l’efficacité en valeur première de notre époque (figure principale) et décrit en six portraits archétypaux (figures secondaires) l’homme contemporain. Le dessin s’inspire des dessins de Maarten van Heemskerck (1498-1576), cependant les corps et les postures s’inspirent des critères esthétiques actuels.
CITIUS - ALTIUS - FORTIUS
Bâche plastique, 230 x 130 cm, 2013
Une bâche suspendue est ornée d’un symbole hésitant entre le blason héraldique et le logo de club sportif. Serions-nous, tel Gulliver, arrivé dans une contrée dont les habitants ne sont ni minuscules ni géants, mais les citoyens d’un état ayant fait siennes ces valeurs : plus vite, plus haut, plus fort ?
DISQUE VOTIF
Polyuréthane usiné, cales roues métalliques, 2013
Orné de l’ensemble des circuits automobiles mondiaux, DISQUE VOTIF recense, tel l’archéologie vue du ciel, ces signes abstraits qui font empreintes sur nos territoires. Roue archaïque par son découpage imparfait, il semble faire référence à un culte sorti d’un ouvrage de science-fiction.
STREET OF RAGE
Vidéo couleur, son, 21 sec, 2010.
STREETS OF RAGE est un plan fixe sur un panneau de signalisation routière québécois accompagné d’une musique épileptique de jeu vidéo. Dans cette vidéo marquant la convergence entre le jeu vidéo et la vie quotidienne, le temps nous est compté.
MANUSCRIT CHRONOPHAGE
2013
Le texte Voyage à [Chronophage] est une adaptation d’un extrait du Voyages de Gulliver de Jonathan Swift dans la traduction de Jacques Pons. Le Manuscrit Chronophage est un texte de Julien Gainche et Blandine Tuffier. Sa transcription sténographique a été réalisée par Marie Hénaux.
OH MY FORD!
ValeurT, dessin numérique en cours de réalisation, 2013
« Puis il y eut le célèbre Massacre du British Museum. Deux mille fanatiques de culture gazés avec du sulfure de dichloréthyle. [...] Accompagnée d’une campagne contre le passé ; de la fermeture des musées ; de la destruction des monuments historiques, [...] de la suppression de tous les livres publiés avant l’an 150 de Notre Ford. [...] L’introduction du premier modèle en T de Notre Ford. [...] Choisie comme date d’origine de l’ère nouvelle. [...] Il y avait une chose, comme je l’ai déjà dit, qui s’appelait le Christianisme [...] On coupa le sommet de toutes les croix pour en faire des T. Il y avait aussi une chose appelée Dieu... »
Aldous Huxley, Le meilleur des mondes, Éditions Plon, Paris 1971, p.101
Le projet OH MY FORD fait à la fois la synthèse de notre société judéo-chrétienne, du modèle Américain Fordien et du Taylorisme. Les Chrétiens ont bien christianisé l'héritage celte en sculptant au sommet des menhirs des croix. Thomas Tudoux, dans un geste dadaïste décapite un symbole pour un autre.